L' Histoire de la marque .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(d’après l’ouvrage d’ Eric de Ville et Alain van den Abeele)

Göppingen est une ville de Souabe dans la vallée de la Fils, à 40 km au sud-est de Stuttgart où s’installe en 1840 le fondateur Théodore Märklin .

Théodore ( Friedrich Wilhelm ) Märklin est né le 02 avril 1817 à Tieringen dans les alpes souabes; il est le fils de Jeremias Märklin né en 1770, pasteur et de son épouse Barbara Bletter et l’arrière petit-fils d’un apothicaire de Freudenstadt né en 1695 Jeremias (senior) Märklin qui a laissé quelques traces dans les archives de la ville en tant que bourgmestre réputé pour son humanisme. Théodore Märklin se retrouve orphelin de père et de mère en 1820; il grandit dès lors dans un orphelinat où il fait quelques études générales avant d’apprendre la plomberie.

Il quitte Balingen une fois son diplôme de plombier-zingeur en poche et s’installe à Göppingen en 1840, petite ville alors en plein essor (industrie textile et papetière), essor qui sera accéléré par l’arrivée du chemin de fer.

Il trouve embauche dans une entreprise de matériaux de construction qui vient d’être créée dans la région par Carl Rausch et épouse en 1844 la fille d’un tailleur : Sophie Régine Geiger. Le couple aura en tout dix enfants dont seulement deux survivront !(Rosine et Sophie )

En 1856,Theodore Märklin quitte l’entreprise Rausch pour s’installer à son propre compte. Sa femme meure l’année suivante d’un cancer. Son désespoir sera cependant de courte durée car il épouse en 1859 la fille d’ un carrier apparentée au musicien Franz Liszt : Caroline Friederike Hettich qui s’avérera par la suite faire preuve de grande intelligence et ouverture d’esprit.

Théodore développe son entreprise en achetant en 1860 une maison au 56 Grabenstrasse ce qui lui permet d’installer le magasin et l’atelier de fabrication au rez de chaussée et d’habiter avec sa famille à l’étage.

Outre son entreprise de plomberie, il va vendre des objets de ménage fabriqués ailleurs (fer à repasser, casseroles à pression, cuisinières)

Sa nouvelle femme le convainc de fabriquer des jouets en métal à partir de dessins réalisés par elle-même : petites cuisinières pour poupées, tirelires, petits accessoires de cuisine: ces premiers jouets datent de 1859.

Caroline donnera naissance à trois fils : Wilhelm en 1859, Carl Eugen en 1861 et Carl Adolf en 1866.

En décembre 1866, Théodore fait une chute dans la partie de l’atelier située dans la cave et se fracture plusieurs côtes, il décédera le 20 décembre 1866 de complications pulmonaires.

Caroline se retrouve seule avec des enfants en bas âge; elle poursuivra seule la représentation d’ustensiles ménagers et surtout la production de jouets qu’elle va développer.

Elle va développer l’entreprise ce qui est remarquable pour l’époque où la femme était généralement confinée à des tâches subalternes; elle obtiendra même des prêts bancaires et assurera elle-même la promotion des produits Märklin en voyageant en Allemagne et en Suisse.

Elle se résout cependant à épouser au bout de deux ans de luttes solitaires, un ancien ami de son mari : Julius Eitel, plombier qui manquera d’ambition et de caractère mais qui assurera le développement technique de l’atelier en le modernisant, en doublant la surface de production, en achetant de nouvelles machines, en installant un éclairage au gaz.

Mais le couple ne s’entend pas, les enfants quittent la maison les uns après les autres et au bout de 18 ans de cohabitation, on retrouve un matin Julius Eitel pendu à l'âge de 47 ans.

Les finances de l’entreprise ne sont brillantes mais deux de ses fils Eugen et Carl vont quitter leurs emplois dans l’industrie pour épauler leur mère et prendre sa succession à la tète de l’entreprise qui changera alors de raison sociale et sera enregistrée à Göppingen le huit mars 1888 avec comme actionnaires Eugen et Carl Märklin.

Les débuts sont difficiles et les pertes s’accumulent. Eugen épouse la même année Berta Christianus qui jouera un rôle important dans l’entreprise et dont trois de ses neuf enfants auront leur destin lié à Märklin.(Fritz, Richard et Wilhelm)

Son beau-frère, Carl assurera surtout la direction des opérations dans les ateliers. Pour survivre, la firme est obligée de continuer d’assurer la représentation et la vente de divers articles ménagers mais les ventes de jouets pour Noël 1890 seront très encourageantes.

En 1891, la maison adjacente (au 58 Grabenstrasse) sera acquise en vue du rachat d’une vieille firme de jouets : Lutz à Ellwangen, marque très réputée alors pour la qualité de ses production en tôle fine mais qui avait perdu sa rentabilité faute de modernisation des outils et des méthodes de production. les philosophies des deux firmes sont en fait complémentaires : une qualité irréprochable mais un prix prohibitif pour Lutz, un intérêt pour la fabrication industrielle avec un réseau de distribution performant pour Märklin. Ludwig Lutz a pour seule exigence la création d’un poste d’expert financier qui sera à égalité de pouvoir avec les deux frères Märklin afin de résoudre les problèmes financiers devenus endémiques.Il s’agira d’Emil Fritz qui entre chez Märklin en janvier 1892; la firme prend alors le nom de " Gebrüder Märklin & Co. Inhaber E.Märklin & E.Fritz ".A partir de ce jour, la société sera dirigée par trois directeurs.

Cette acquisition aura une importance fondamentale pour l’avenir de Märklin dont elle contribue à assurer le développement et la pérennité; elle va introduire d’autres techniques (pour la mise en peinture des jouets par exemple) et va modifier la façon de concevoir les jouets. De nombreux jouets d’origine Lutz vont être incorporés au catalogue Märklin en particulier des véhicules, des trains et des bateaux. Märklin présentera à la foire du jouet de Leipzig en 1891 un train complet avec un ovale de voie et des aiguillages à rails mobiles qui constituera pour l’époque une innovation majeure.

Märklin intégrera également une autre firme quelques années plus tard : Roch & Graner N.(fondée en 1813 à Biderbach an der Riss et rachetée une première fois en 1895 par Oskar Egelhaaf) qui fabrique des trains miniatures aux écartements "O, I et II à partir de 1896 et sera mise en liquidation en 1904; Märklin récupèrera les plans, les outils et la technologie.

Après la fusion avec Lutz, la société est animée par Eugen, Carl, Caroline Eitel-Märklin, Bertha Christianus, Louise Mayer (la femme de Carl depuis 1890) et Emil Fritz.Les cadences de production augmentent, de nouvelles machines sont achetées l’atelier de peinture est modernisé, de nouveaux emplois sont créés déjà très qualifiés. Mais Caroline Eitel meure à l’âge de 68 ans le deux décembre 1893 en laissant un grand vide au sein de la famille.

Les locaux sont de plus en plus inadaptés à l’évolution de la production et le changement d’usine devient indispensable. Un premier déménagement survient en 1895 au profit d’un bâtiment situé rues Pharr et Kirch auquel sera ajouté en 1896 un bâtiment adjacent au 6, rue Pleghofstrasse.Plus de 200 employés travaillent alors chez Märklin. Mais en moins de cinq ans, ces nouveaux locaux s’avèrent à nouveau sous-dimensionnés ! Il est alors décidé de construire une nouvelle usine de novo dans le quartier de la Stuttgarter Strasse proche des voies ferrées; la construction débute en 1899 et l’usine occupe au sol une surface de 96 m x 55 m. Un nouveau déménagement aura lieu en mai 1900. Des entrepôts seront rajoutés en 1901, 1907 et 1908. Un nouveau édifice de 100 m de long sera érigé en 1908. Toutes les machines sont désormais alimentées electriquement ainsi que l’éclairage des bâtiments. L’usine est un modèle de modernisme technologique et social (conditions de travail des employés) En 1907, arrive un nouveau directeur Richard Safft qui injecte de l’argent dans la société et assure ainsi l’assise financière de celle-ci qui prend la dénomination " Gebruder Märklin & Cie. Carl Märklin se retire doucement; en 1913, entre 500 et 600 employés travaillent pour Märklin.

A suivre J